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CONTES ARABES.

vous plaît, de venir avec moi jusqu’à votre autre maison. » « Comment savez-vous, répliqua le joaillier, que j’aie une autre maison que celle-ci ? » « Je le sais, repartit l’inconnu. Vous n’avez seulement qu’à me suivre, et ne craignez rien, j’ai quelque chose à vous communiquer qui vous fera plaisir. » Le joaillier partit aussitôt avec lui ; et après lui avoir raconté en chemin de quelle manière la maison où ils alloient avoit été volée, il lui dit qu’elle n’étoit pas dans un état à l’y recevoir.

Quand ils furent devant la maison, et que l’inconnu vit que la porte étoit à moitié brisée : « Passons outre, dit-il au joaillier, je vois bien que vous m’avez dit la vérité. Je vais vous mener dans un lieu où nous serons plus commodément. » En disant cela, ils continuèrent de marcher, et marchèrent tout le reste du jour sans s’arrêter. Le joaillier, fatigué du chemin qu’il avoit fait, et chagrin de voir que la nuit s’approchoit, et que l’inconnu marchoit toujours sans lui dire