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LES MILLE ET UNE NUITS,

que nous fûmes conduits à la maison d’où nous venons. »

Schemselnihar et le joaillier n’eurent pas un plus long entretien ; ils se laissèrent conduire par les voleurs avec le prince, et ils arrivèrent au bord du fleuve. Les voleurs prirent un bateau, s’embarquèrent avec eux, et les passèrent à l’autre bord.

Dans le temps que le prince de Perse, Schemselnihar et le joaillier débarquoient, on entendit un grand bruit du guet à cheval qui accouroit, et il arriva dans le moment que le bateau ne faisoit que de déborder, et qu’il repassoit les voleurs à toute force de rames.

Le commandant de la brigade demanda au prince, à Schemselnihar et au joaillier, d’où ils venoient si tard, et qui ils étoient. Comme ils étoient saisis de frayeur, et que d’ailleurs ils craignoient de dire quelque chose qui leur fit tort, ils demeurèrent interdits. Il falloit parler cependant ; c’est ce que fit le joaillier, qui avoit l’esprit un peu plus libre. « Sei-