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CONTES ARABES.

gneur, répondit-il, je puis vous assurer premièrement que nous sommes d’honnêtes personnes de la ville. Les gens qui sont dans le bâteau qui vient de nous débarquer, et qui repasse de l’autre côté, sont des voleurs qui forcèrent la dernière nuit la maison où nous étions. Ils la pillèrent, et nous emmenèrent chez eux, où, après les avoir pris par toutes les voies de douceur que nous avons pu imaginer, nous avons enfin obtenu notre liberté, et ils nous ont ramenés jusqu’ici. Ils nous ont même rendu une bonne partie du butin qu’ils avoient fait, que voici. » En disant cela, il montra au commandant le paquet d’argenterie qu’il portoit.

Le commandant ne se contenta pas de cette réponse du joaillier ; il s’approcha de lui et du prince de Perse, et les regarda l’un après l’autre. « Dites-moi au vrai, reprit-il en s’adressant à eux, qui est cette dame, d’où vous la connoissez, et en quel quartier vous demeurez ? »

Cette demande les embarrassa fort,