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CONTES ARABES.

un moment, je courus prendre la bourse et je revins incessamment. Je la donnai aux deux soldats, je payai le batelier, et je fermai la porte. Je rejoignis Schemselnihar qu’elle n’étoit pas encore arrivée à sa chambre. Nous ne perdîmes pas de temps, nous la déshabillâmes et nous la mîmes dans son lit, où elle ne fut pas plutôt, qu’elle demeura comme prête à rendre l’ame tout le reste de la nuit. Le jour suivant, ses autres femmes témoignèrent un grand empressement de la voir ; mais je leur dis qu’elle étoit revenue extrêmement fatiguée, et qu’elle avoit besoin de repos pour se remettre. Nous lui donnâmes cependant, les deux autres femmes et moi, tous les secours que nous pûmes imaginer, et qu’elle pouvoit attendre de notre zèle. Elle s’obstina d’abord à ne vouloir rien prendre, et nous eussions désespéré de sa vie, si nous ne nous fussions aperçu que le vin que nous lui donnions de temps en temps, lui faisoit reprendre des forces. À force de prières enfin, nous