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LES MILLE ET UNE NUITS,

ment et les riches joyaux dont j’étois parée, ils se doutèrent que j’avois déguisé ma qualité. « Une danseuse n’est pas faite comme vous, me dirent-ils. Dites-nous au vrai qui vous êtes ? »

» Comme ils virent que je ne répondois rien : « Et vous, demandèrent-ils au prince de Perse, qui êtes-vous aussi ? Nous voyons bien que vous n’êtes pas un simple bourgeois comme vous l’avez dit. » Il ne les satisfit pas plus que moi sur ce qu’ils desiroient de savoir. Il leur dit seulement qu’il étoit venu voir le joaillier qu’il nomma, et se divertir avec lui, et que la maison où ils nous avoient trouvés lui appartenoit.

« Je connois ce joaillier, dit aussitôt un des voleurs, qui paroissoit avoir de l’autorité parmi eux ; je lui ai quelqu’obligation sans qu’il en sache rien, et je sais qu’il a une autre maison ; je me charge de le faire venir demain. Nous ne vous relâcherons pas, continua-t-il, que nous ne sachions par lui qui vous êtes. Il