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CONTES ARABES.

matin de prendre deux bourses de mille pièces d’or chacune, de les lui porter de ma part, et de lui demander des nouvelles du prince de Perse. »

» Quand ma bonne maîtresse eut achevé, je tâchai, sur le dernier ordre qu’elle venoit de me donner, de m’informer des nouvelles du prince de Perse, de lui persuader de faire des efforts pour se surmonter elle-même, après le danger qu’elle venoit d’essuyer, et dont elle n’avoit échappé que par un miracle. « Ne me répliquez pas, reprit-elle, et faites ce que je vous demande. »

» Je fus contrainte de me taire, et je suis venue pour lui obéir ; j’ai été chez vous où je ne vous ai pas trouvé ; et dans l’incertitude si je vous trouverois où l’on m’a dit que vous pouviez être, j’ai été sur le point d’aller chez le prince de Perse ; mais je n’ai osé l’entreprendre. J’ai laissé les deux bourses en passant chez une personne de connoissance : attendez-moi ici, je ne mettrai pas de temps à les apporter…