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LES MILLE ET UNE NUITS,

sagesse humaine, elle auroit bientôt la satisfaction qu’elle souhaite si ardemment ; mais j’avoue que mon expérience et mes connoissances sont lui-dessous de ce qu’elle me propose : il n’y a que Dieu seul à qui l’on puisse recourir dans ces sortes de besoins ; au milieu de nos prospérités, qui l’ont souvent que nous l’oublions, il se plaît à nous mortifier par quelque endroit, afin que nous songions à lui, que nous reconnoissions sa toute-puissance, et que nous lui demandions ce que nous ne devons attendre que de lui. Vous avez des sujets qui font une profession particulière de l’honorer, de le servir et de vivre durement pour l’amour de lui : mon avis seroit que votre Majesté leur fit des aumônes, et les exhortât à joindre leurs prières aux vôtres. Peut-être que dans le grand nombre il s’en trouvera quelqu’un assez pur et assez agréable à Dieu, pour obtenir qu’il exauce vos vœux. »

Le roi Schahzaman approuva fort ce conseil, dont il remercia le grand