Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/450

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
442
LES MILLE ET UNE NUITS,

et de mille autres badineries qui doivent faire pitié à tout homme de bon sens ; en un mot, qu’elle ne sera pas fière, hautaine, fâcheuse, méprisante, et qu’elle n’épuisera pas tout un état par ses dépenses frivoles en habits, en pierreries, en bijoux, en magnificence folle et mal entendue ? Comme vous le voyez, madame, voilà, sur un seul article, une infinité d’endroits par où je dois me dégoûter entièrement du mariage. Que cette princesse enfin soit si parfaite et si accomplie, qu’elle soit irréprochable sur chacun de tous ces points, j’ai un grand nombre de raisons encore plus fortes, pour ne me pas désister de mon sentiment, non plus que de ma résolution. »

« Quoi, mon fils, repartit Fatime, vous avez d’autres raisons après celles que vous venez de me dire ? Je prétendois cependant vous répondre, et vous fermer la bouche en un mot. » « Cela ne doit pas vous en empêcher, madame, répliqua le prince ; j’aurai peut-être de quoi répliquer à votre réponse. »