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CONTES ARABES.

« Je voulois dire, mon fils, dit alors Fatime, qu’il est aisé à un prince, quand il a eu le malheur d’avoir épousé une princesse telle que vous venez de la dépeindre, de la laisser et de donner de bons ordres pour empêcher qu’elle ne ruine l’état. »

« Eh, madame, reprit le prince Camaralzaman, ne voyez-vous pas quelle mortification terrible c’est à un prince, d’être contraint d’en venir à cette extrémité ? Ne vaut-il pas beaucoup mieux, pour sa gloire et pour son repos, qu’il ne s’y expose pas ? »

« Mais, mon fils, dit encore Fatime, de la manière que vous l’entendez, je comprends que vous voulez être le dernier des rois de votre race, qui ont régné si glorieusement dans les isles des Enfans de Khaledan. »

« Madame, répondit le prince Camaralzaman, je ne souhaite pas de survivre au roi mon père. Quand je mourrois avant lui, il n’y auroit pas lieu de s’en étonner, après tant d’exemples d’enfans qui meurent avant leurs