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CONTES ARABES.

Danhasch, les choses sont en cet état, et je ne manque pas d’aller régulièrement chaque jour contempler cette beauté incomparable, à qui je serois bien fâché d’avoir fait le moindre mal, nonobstant ma malice naturelle. Venez la voir, je vous en conjure : elle en vaut la peine. Quand vous aurez connu par vous-même que je ne suis pas un menteur, je suis persuadé que vous m’aurez quelqu’obligation de vous avoir fait voir une princesse qui n’a pas d’égale en beauté. Je suis prêt à vous servir de guide, vous n’avez qu’à commander. »

Au lieu de répondre à Danhasch, Maimoune fit de grands éclats de rire qui durèrent long-temps ; et Danhasch, qui ne savoit à quoi en attribuer la cause, demeura dans un grand étonnement. Quand elle eut bien ri à plusieurs reprises : « Bon, bon, lui dit-elle, tu veux m’en faire accroire ! Je croyois que tu allois me parler de quelque chose de surprenant et d’extraordinaire, et tu me parles d’une chassieuse ! Eh, fi, fi : que dirois-tu