donc, maudit, si tu avois vu comme moi le beau prince que je viens de voir en ce moment, et que j’aime autant qu’il le mérite ? Vraiment c’est bien autre chose ; tu en deviendrois fou. »
« Agréable Maimoune, reprit Danhasch, oserois-je vous demander qui peut être ce prince dont vous me parlez ? » « Sache, lui dit Maimoune, qu’il lui est arrivé à-peu-près la même chose qu’à la princesse dont tu viens de m’entretenir. Le roi son père vouloit le marier à toute force : après de longues et de grandes importunités, il a déclaré franc et net qu’il n’en feroit rien ; c’est la cause pourquoi, à l’heure que je te parle, il est en prison dans une vieille tour où je fais ma demeure, et où je viens de l’admirer. »
« Je ne veux pas absolument vous contredire, repartit Danhasch ; mais, ma belle dame, vous me permettrez bien, jusqu’à ce que j’aie vu votre prince, de croire qu’aucun mortel ni mortelle n’approche pas de la beauté de ma princesse. » « Tais-toi, maudit, répliqua Maimoune ; je te dis