Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/506

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
498
LES MILLE ET UNE NUITS,

la princesse, ce monarque fit publier dans sa capitale, que s’il y avoit quelque médecin, astrologue, magicien, assez expérimenté pour la rétablir en son bon sens, il n’avoit qu’à venir se présenter, à condition de perdre la tête s’il ne la guérissoit pas. Il envoya publier la même chose dans les principales villes de ses états, et dans les cours des princes ses voisins.

Le premier qui se présenta, fut un astrologue et magicien, que le roi fit conduire à la prison de la princesse par un eunuque. L’astrologue tira d’un sac qu’il avoit apporté sous le bras, un astrolabe, une petite sphère, un réchaud, plusieurs sortes de drogues propres à des fumigations, un vase de cuivre, avec plusieurs autres choses, et demanda du feu.

La princesse de la Chine demanda ce que signifioit tout cet appareil. « Princesse, répondit l’eunuque, c’est pour conjurer le malin esprit qui vous possède, le renfermer dans le vase que vous voyez, et le jeter au fond de la mer. »