Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/507

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
499
CONTES ARABES.

« Maudit astrologue, s’écria la princesse, sache que je n’ai pas besoin de tous ces préparatifs, que je suis dans mon bon sens, et que tu es insensé toi-même. Si ton pouvoir va jusque-là, amène-moi seulement celui que j’aime ; c’est le meilleur service que tu puisses me rendre. » « Princesse, reprit l’astrologue, si cela est ainsi, ce n’est pas de moi, mais du roi votre père uniquement, que vous devez l’attendre. » Il remit dans son sac ce qu’il en avoit tiré, bien fâché de s’être engagé si facilement à guérir une maladie imaginaire.

Quand l’eunuque eut ramené l’astrologue devant le roi de la Chine, l’astrologue n’attendit pas que l’eunuque parlât au roi, il lui parla lui-même d’abord. « Sire, lui dit-il avec hardiesse, selon que votre Majesté l’a fait publier, et qu’elle me l’a confirmé elle-même, j’ai cru que la princesse étoit folle, et j’étois sûr de la rétablir en son bon sens par les secrets dont j’ai connoissance ; mais je n’ai pas été long-temps à reconnoître qu’elle