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CONTES ARABES.

avec une assurance qui fit frémir tout le monde ; et tout le monde s’écria alors : « Il est résolu à mourir, et Dieu veuille avoir pitié de sa jeunesse et de son ame. » Il cria une troisième fois, et le grand visir enfin vint le prendre eu personne de la part du roi de la Chine.

Ce ministre conduisit Camaralzaman devant le roi. Le prince ne l’eut pas plutôt aperçu assis sur son trône, qu’il se prosterna et baisa la terre devant lui. Le roi, qui de tous ceux qu’une présomption démesurée avoit fait venir apporter leurs têtes à ses pieds, n’en avoit encore vu aucun digne qu’il arrêtât ses yeux sur lui, eut une véritable compassion de Camaralzaman, par rapport au danger auquel il s’exposoit. Il lui fit aussi plus d’honneur ; il voulut qu’il s’approchât, et s’assît près de lui : « Jeune homme, lui dit-il, j’ai de la peine à croire que vous ayez acquis à votre âge assez d’expérience pour oser entreprendre de guérir ma fille. Je voudrois que vous puissiez y réussir, je vous