son père, pourroit diminuer le plaisir qu’il avoit à demeurer avec elle dans un pays si éloigné, profita le même jour de l’occasion qu’elle eut de parler au roi de la Chine en particulier. « Sire, lui dit-elle en lui baisant la main, j’ai une grâce à demander à votre Majesté, et je la supplie de ne me la pas refuser. Mais afin qu’elle ne croie pas que je la demande à la sollicitation du prince mon mari, je l’assure auparavant qu’il n’y a aucune part. C’est de vouloir bien agréer que j’aille voir avec lui le roi Schahzaman mon beau-père. »
« Ma fille, reprit le roi, quelque déplaisir que votre éloignement doive me coûter, je ne puis désapprouver cette résolution : elle est digne de vous, nonobstant la fatigue d’un si long voyage. Allez, je le veux bien ; mais à condition que vous ne demeurerez pas plus d’un an à la cour du roi Schahzaman. Le roi Schahzaman voudra bien, comme je l’espère, que nous en usions ainsi et que nous revoyions tour-à-tour, lui, son fils et