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CONTES ARABES.

dormît peut-être aussi, il prit la ceinture de la princesse ; il regarda l’un après l’autre les diamans et les rubis dont elle étoit enrichie, et il aperçut une petite bourse cousue sur l’étoffe fort proprement, et fermée avec un cordon. Il la toucha, et sentit qu’il y avoit quelque chose dedans qui résistoit. Curieux de savoir ce que c’étoit, il ouvrit la bourse, et il en tira une cornaline gravée de figures et de caractères qui lui étoient inconnus. « Il faut, dit-il en lui-même, que cette cornaline soit quelque chose de bien précieux : ma princesse ne la porteroit pas sur elle avec tant de soin, de crainte de la perdre, si cela n’étoit. »

En effet, c’était un talisman dont la reine de la Chine avoit fait présent à la princesse sa fille pour la rendre heureuse, à ce qu’elle disoit, tant qu’elle le porteroit sur elle.

Pour mieux voir le talisman, le prince Camaralzaman sortit hors de la tente qui étoit obscure, et voulut le considérer au grand jour. Comme