Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/60

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
52
LES MILLE ET UNE NUITS,

avec moi, et de faire retirer tous mes gens.

» Tout le monde étant sorti de la chambre, elle s’assit au chevet de mon lit : « Mon fils, me dit-elle, vous vous êtes obstiné jusqu’à présent à cacher la cause de votre mal ; mais je n’ai pas besoin que vous me la déclariez : j’ai assez d’expérience pour pénétrer ce secret, et vous ne me désavouerez pas quand je vous aurai dit que c’est l’amour qui vous rend malade. Je puis vous procurer votre guérison, pourvu que vous me fassiez connoître qui est l’heureuse dame qui a su toucher un cœur aussi insensible que le vôtre ; car vous avez la réputation de n’aimer pas les dames, et je n’ai pas été la dernière à m’en apercevoir ; mais enfin ce que j’avois prévu est arrivé ; et je suis ravie de trouver l’occasion d’employer mes talens à vous tirer de peine… »

« Mais, Sire, dit la sultane Scheherazade en cet endroit, je vois qu’il est jour. » Schahriar se leva aussitôt,