sentis assez de force pour me lever. Mes parens, ravis de me voir en si bon état, me firent des complimens, et se retirèrent chez eux.
» Le vendredi matin, la vieille arriva dans le temps que je commençois à m’habiller, et que je choisissois l’habit le plus propre de ma garde-robe. « Je ne vous demande pas, me dit-elle, comme vous vous portez : l’occupation où je vous vois, me fait assez connoître ce que je dois penser là-dessus ; mais ne vous baignerez-vous pas avant que d’aller chez le premier cadi ? » « Cela consumeroit trop de temps, lui répondis-je ; je me contenterai de faire venir un barbier, et de me faire raser la tête et la barbe. » Aussitôt j’ordonnai à un de mes esclaves d’en chercher un qui fût habile dans sa profession, et fort expéditif.
» L’esclave m’amena ce malheureux barbier que vous voyez, qui me dit, après m’avoir salué : « Seigneur, il me paroît à votre visage que vous ne vous portez pas bien. » Je lui