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CONTES ARABES.

le récit de son histoire et de toutes ses disgrâces malgré le haut rang de sa naissance. Quand il fut entièrement assuré de sa fermeté dans la bonne résolution qu’elle avoit prise, il lui demanda comment elle feroit pour empêcher que sa sœur Cavame n’en eût connoissance, et ne vînt le maltraiter à son tour ? « Que cela ne vous chagrine pas, reprit Bostane, je saurai bien faire en sorte qu’elle ne se mêle plus de vous voir. « 

En effet, Bostane sut toujours prévenir Cavame toutes les fois qu’elle vouloit descendre au cachot. Elle voyoit cependant fort souvent le prince Assad ; et au lieu de ne lui porter que du pain et de l’eau, elle lui portoit du vin et de bons mets qu’elle faisoit préparer par douze esclaves musulmanes qui la servoient. Elle mangeoit même de temps en temps avec lui, et faisoit tout ce qui étoit en son pouvoir pour le consoler.

Quelques jours après, Bostane étoit à la porte de la maison, lorsqu’elle entendit un crieur public qui