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CONTES ARABES.

fans et toute sa famille, et fera raser sa maison. »

Bostane n’eut pas plutôt entendu ces paroles, qu’elle ferma la porte au plus vîte, et alla trouver Assad dans le cachot. « Prince, lui dit-elle avec joie, vous êtes à la fin de vos malheurs ; suivez-moi, et venez promptement. » Assad qu’elle avoit ôté de la chaîne dès le premier jour qu’il avoit été ramené dans le cachot, la suivit jusque dans la rue, où elle cria : « Le voici, le voici. »

Le grand visir, qui n’étoit pas encore éloigné, se retourna. Assad le reconnut pour son frère, courut à lui et l’embrassa. Amgiad qui le reconnut aussi d’abord, l’embrassa de même très-étroitement, le fit monter sur le cheval d’un de ses officiers qui mit pied à terre, et le mena au palais en triomphe, où il le présenta au roi, qui le fit un de ses visirs.

Bostane qui n’avait pas voulu rentrer chez son père, dont la maison fut rasée dès le même jour, et qui n’avoit pas perdu le prince Assad de vue jus-