Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/227

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
217
CONTES ARABES.

Hassan cria une seconde fois : À quatre mille pièces d’or l’esclave persienne.

Ce haut prix fit juger à Saouy que l’esclave devoit être d’une beauté toute particulière, et aussitôt il eut une forte envie de la voir. Il poussa son cheval droit à Hagi Hassan, qui étoit environné des marchands : « Ouvre la porte, lui dit-il, et fais-moi voir l’esclave. » Ce n’étoit pas la coutume de faire voir une esclave à un particulier, dès que les marchands l’avoient vue, et qu’ils la marchandoient. Mais les marchands n’eurent pas la hardiesse de faire valoir leur droit contre l’autorité du visir ; et Hagi Hassan ne put se dispenser d’ouvrir la porte, et de faire signe à la belle Persienne de s’approcher, afin que Saouy pût la voir sans descendre de son cheval.

Saouy fut dans une admiration inexprimable, quand il vit une esclave d’une beauté si extraordinaire. Il avoit déjà eu affaire avec le courtier, et son nom ne lui étoit pas