Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/232

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
222
LES MILLE ET UNE NUITS,

encore besoin de vous, et je serai à temps d’en venir à cette extrémité, quand il ne me restera plus autre chose. »

Le visir Saouy fut dans une grande colère de cette action de Noureddin. « Misérable débauché, s’écria-t-il, veux-tu me faire accroire qu’il te reste autre chose à vendre que ton esclave ? » Il poussa son cheval en même temps droit à lui pour lui enlever la belle Persienne. Noureddin piqué au vif de l’affront que le visir lui faisoit, ne fit que lâcher la belle Persienne et lui dire de l’attendre ; et en se jetant sur la bride du cheval, il le fit reculer trois ou quatre pas en arrière : « Méchant barbon, dit-il alors au visir, je te ravirois l’ame sur l’heure, si je n’étois retenu par la considération de tout le monde que voilà. »

Comme le visir Saouy n’étoit aimé de personne, et qu’au contraire il étoit haï de tout le monde, il n’y en avoit pas un de tous ceux qui étoient présens, qui n’eût été ravi que Nou-