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CONTES ARABES.

casion. » « Eh, de grâce, Seigneur, repartit le calife, en s’acquittant toujours fort bien du personnage du pêcheur, obligez-moi de me faire part de votre histoire. »

Noureddin qui venoit de faire pour lui d’autres choses de plus grande conséquence, quoiqu’il ne le regardât que comme pêcheur, voulut bien avoir encore cette complaisance. Il lui raconta toute son histoire, à commencer par l’achat que le visir son père avoit fait de la belle Persienne pour le roi de Balsora, et n’omit rien de ce qu’il avoit fait, et de tout ce qui lui étoit arrivé, jusqu’à son arrivée à Bagdad avec elle, et jusqu’au moment où il lui parloit.

Quand Noureddin eut achevé : « Et présentement où allez-vous, demanda le calife ? » « Où je vais, répondit-il ? Où Dieu me conduira. » « Si vous me croyez, reprit le calife, vous n’irez pas plus loin : il faut au contraire que vous retourniez à Balsora. Je vais vous don-