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LES MILLE ET UNE NUITS,

que vous soyez sensible à tant de témoignages que je vous donne de mon amour extrême ; vous ne détournez pas même les yeux pour donner aux miens le plaisir de les rencontrer et de vous convaincre qu’on ne peut pas aimer plus que je vous aime. Pourquoi gardez-vous ce grand silence qui me glace ? D’où vient ce sérieux, ou plutôt cette tristesse qui m’afflige ? Regrettez-vous votre pays, vos parens, vos amis ? Hé quoi, un roi de Perse qui vous aime, qui vous adore, n’est-il pas capable de vous consoler et de vous tenir lieu de toute chose au monde ? »

Quelques protestations d’amour que le roi de Perse fît à l’esclave, et quoi qu’il pût dire pour l’obliger d’ouvrir la bouche et de parler, l’esclave demeura dans un froid surprenant, les yeux toujours baissés, sans les lever pour le regarder, et sans proférer une seule parole.

Le roi de Perse ravi d’avoir fait une action dont il étoit si content, ne