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CONTES ARABES.

la pressa pas davantage, dans l’espérance que le bon traitement qu’il lui feroit, la feroit changer. Il frappa des mains, et aussitôt plusieurs femmes entrèrent, à qui il commanda de faire servir le souper. Dès que l’on eut servi : « Mon cœur, dit-il à l’esclave, approchez-vous et venez souper avec moi. » Elle se leva de la place où elle étoit ; et quand elle fut assise vis-à-vis du roi, le roi la servit avant qu’il commençât de manger, et la servit de même à chaque plat pendant le repas. L’esclave mangea comme lui, mais toujours les yeux baissés, sans répondre un seul mot chaque fois qu’il lui demandoit si les mets étoient de son goût.

Pour changer de discours, le roi lui demanda comment elle s’appeloit, si elle étoit contente de son habillement, des pierreries dont elle étoit ornée, ce qu’elle pensoit de son appartement et de l’ameublement, et si la vue de la mer la divertissoit ; mais sur toutes ces demandes, elle garda le même silence, dont il ne savoit