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CONTES ARABES.

du roi son fils, de persister dans la fidélité qu’ils lui avoient jurée ; et il n’y en eut pas un qui n’en renouvelât le serment avec autant de bonne volonté que la première fois. Il mourut enfin avec un regret très-sensible du roi Beder et de la reine Gulnare, qui firent porter son corps dans un superbe mausolée avec une pompe proportionnée à sa dignité.

Après que les funérailles furent achevées, le roi Beder n’eut pas de peine à suivre la coutume de Perse de pleurer les morts un mois entier, et de ne voir personne tout ce temps-là. Il eût pleuré son père toute sa vie, s’il eût écouté l’excès de son affliction, et s’il eût été permis à un grand roi de s’y abandonner tout entier. Dans cet intervalle, la reine, mère de la reine Gulnare, et le roi Saleh avec les princesses leurs parentes, arrivèrent, et prirent une grande part à leur affliction avant de leur parler de se consoler.

Quand le mois fut écoulé, le roi ne put se dispenser de donner en-