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LES MILLE ET UNE NUITS,

geoit qu’il en mettroit à traiter de son mariage. Il prit la résolution de le prier de vouloir bien l’emmener avec lui ; mais comme il ne vouloit pas que la reine sa mère en sût rien, afin d’avoir occasion de lui en parler en particulier, il l’engagea à demeurer encore ce jour-là pour être d’une partie de chasse avec lui le jour suivant, résolu de profiter de cette occasion pour lui déclarer son dessein.

La partie de chasse se fit, et le roi Beder se trouva seul plusieurs fois avec son oncle ; mais il n’eut pas la hardiesse d’ouvrir la bouche pour lui dire un mot de ce qu’il avoit projeté. Au plus fort de la chasse, le roi Saleh s’étant séparé d’avec lui, et aucun de ses officiers ni de ses gens n’étant resté près de lui, il mit pied à terre près d’un ruisseau ; et après qu’il eut attaché son cheval à un arbre, qui faisoit un très-bel ombrage le long du ruisseau avec plusieurs autres qui le bordoient, il se coucha à demi sur le gazon et donna un libre cours à