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LES MILLE ET UNE NUITS,

qu’il ne fût amoureux. Il mit pied à terre assez loin de lui ; après qu’il eut attaché son cheval à un arbre, il prit un grand détour, et s’en approcha sans faire de bruit, si près qu’il lui entendit prononcer ces paroles :

« Aimable princesse du royaume de Samandal, s’écrioit-il, on ne m’a fait sans doute qu’une foible ébauche de votre incomparable beauté. Je vous tiens encore plus belle, préférablement à toutes les princesses du monde, que le soleil n’est beau préférablement à la lune, et à tous les autres ensemble. J’irois dès ce moment vous offrir mon cœur, si je savois où vous trouver ; il vous appartient, et jamais princesse ne le possédera que vous. »

Le roi Saleh n’en voulut pas entendre davantage ; il s’avança, et en se faisant voir au roi Beder : « À ce que je vois, mon neveu, lui dit-il, vous avez entendu ce que nous disions avant-hier de la princesse Giauhare, la reine votre mère et moi.