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LES MILLE ET UNE NUITS,

qu’il demandoit ; qu’il ne pouvoit le faire sans l’emmener avec lui ; et comme sa présence étoit nécessaire dans son royaume, que tout étoit à craindre s’il s’en absentoit, il le conjura de modérer sa passion jusqu’à ce qu’il eût mis les choses en état de pouvoir le contenter, en l’assurant qu’il y alloit employer toute la diligence possible, et qu’il viendroit lui en rendre compte dans peu de jours. Le roi de Perse n’écouta pas ces raisons : « Oncle cruel, repartit-il, je vois bien que vous ne m’aimez pas autant que je me l’étois persuadé, et que vous aimez mieux que je meure que de m’accorder la première prière que je vous ai faite de ma vie ! »

« Je suis prêt à faire voir à votre Majesté, répliqua le roi Saleh, qu’il n’y a rien que je ne veuille faire pour vous obliger ; mais je ne puis vous emmener avec moi, que vous n’en ayiez parlé à la reine votre mère. Que diroit-elle de vous et de moi ? Je le veux bien si elle y consent, et je joindrai mes prières aux vôtres. »