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CONTES ARABES.

« Vous n’ignorez pas, reprit le roi de Perse, que la reine ma mère ne voudra jamais que je l’abandonne, et cette excuse me fait mieux connoître la dureté que vous avez pour moi. Si vous m’aimez autant que vous voulez que je le croie, il faut que vous retourniez en votre royaume dès ce moment, et que vous m’emmeniez avec vous. »

Le roi Saleh forcé de céder à la volonté du roi de Perse, tira une bague qu’il avoit au doigt, où étoient gravés les mêmes noms mystérieux de Dieu, que sur le sceau de Salomon, qui avoient fait tant de prodiges par leur vertu. En la lui présentant : « Prenez cette bague, dit-il, mettez-la à votre doigt, et ne craignez ni les eaux de la mer, ni sa profondeur. » Le roi de Perse prit la bague ; et quand il l’eut mise au doigt : « Faites comme moi, lui dit encore le roi Saleh. » Et en même temps ils s’élevèrent en l’air légèrement, en avançant vers la mer qui n’étoit pas éloignée, où ils se plongèrent.