Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/395

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
385
CONTES ARABES.

partement en appartement, en cherchant celui de la princesse Giauhare. Mais au premier bruit, cette princesse s’étoit élancée à la surface de la mer, avec les femmes qui s’étoient trouvées auprès d’elle, et s’étoit sauvée dans une isle déserte.

Comme ces choses se passoient au palais du roi de Samandal, des gens du roi Saleh qui avoient pris la fuite dès les premières menaces de ce roi, mirent la reine sa mère dans une grande alarme en lui annonçant le danger où ils l’avoient laissé. Le jeune roi Beder qui étoit présent à leur arrivée, en fut d’autant plus alarmé, qu’il se regarda comme la première cause de tout le mal qui en pouvoit arriver. Il ne se sentit pas assez de courage pour soutenir la présence de la reine sa grand’mère, après le danger où étoit le roi Saleh à son occasion. Pendant qu’il la vit occupée à donner les ordres qu’elle jugea nécessaires dans cette conjoncture, il s’élança du fond de la mer ; et comme il ne savoit quel chemin prendre