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CONTES ARABES.

vue d’une beauté si parfaite, que tous ceux qui la voyoient, ne pouvoient s’empêcher de l’aimer.

Abou Aibou mourut. Il laissa des richesses immenses. Cent charges de brocards et d’autres étoffes de soie qui se trouvèrent dans son magasin, n’en faisoient que la moindre partie. Les charges étoient toutes faites, et sur chaque balle, on lisoit en gros caractères : Pour Bagdad.

En ce temps-là Mohammed, fils de Soliman, surnommé Zinebi, régnoit dans la ville de Damas, capitale de Syrie. Son parent Haroun Alraschild qui faisoit sa résidence à Bagdad, lui avoit donné ce royaume à titre de tributaire.

Peu de temps après la mort d’Abou Aibou, Ganem s’entretenoit avec sa mère des affaires de leur maison ; et à propos des charges de marchandises qui étoient dans le magasin, il demanda ce que vouloit dire l’écriture qu’on lisoit sur chaque balle, « Mon fils, lui répondit sa mère, votre père voyageoit tantôt dans une