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CONTES ARABES.

sement du cheval éveilla un lion qui dormoit ; le lion accourut, et au lieu d’aller au cheval, il vint droit à Giondar dès qu’il l’eut aperçu.

Giondar ne songea plus à son cheval : il fut dans un plus grand embarras pour la conservation de sa vie, en évitant l’attaque du lion, qui ne le perdit pas de vue et qui le suivoit de près au travers des arbres. « Dans cette extrémité, Dieu ne m’enverroit pas ce châtiment, disoit-il en lui-même, si les princes à qui l’on m’a commandé d’ôter la vie, n’étoient pas innocens ; et pour mon malheur, je n’ai pas mon sabre pour me défendre.»

Pendant l’éloignement de Giondar, les deux princes furent pressés également d’une soif ardente, causée par la frayeur de la mort, nonobstant leur résolution généreuse de subir l’ordre cruel du roi leur père. Le prince Amgiad fit remarquer au prince son frère qu’ils n’étoient pas loin d’une source d’eau, et lui proposa de se délier et d’aller boire. «Mon frère, reprit le prince Assad, pour le peu de temps