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LES MILLE ET UNE NUITS,

que nous avons à vivre, ce n’est pas la peine d’étancher notre soif, nous la supporterons bien encore quelques momens. »

Sans avoir égard à cette remontrance, Amgiad se délia et délia le prince son frère malgré lui ; ils allèrent à la source ; et après qu’ils se furent rafraîchis, ils entendirent le rugissement du lion et de grands cris dans le bois où le cheval et Giondar étoient entrés. Amgiad prit aussitôt le sabre dont Giondar s’étoit débarrassé. « Mon frère, dit-il à Assad, courons au secours du malheureux Giondar ; peut-être arriverons-nous assez tôt pour le délivrer du péril où il est. »

Les deux princes ne perdirent pas de temps, et ils arrivèrent dans le même moment que le lion venoit d’abattre Giondar. Le lion qui vit que le prince Amgiad avancoit vers lui les sabre levé, lâcha sa prise et vint droit à lui avec furie ; le prince le reçut avec intrépidité, et lui donna un coup avec tant de force et d’adresse, qu’il le fit tomber mort.