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LES MILLE ET UNE NUITS,

de satisfaire ses moindres désirs, et d’aller au-devant de tout ce qui pouvoit l’amuser et lui plaire.

Un jour que Rabia se promenoit sur la place où l’on vend les esclaves, il aperçut une femme de bonne mine et encore jeune, qui tenoit entre ses bras une petite fille de la figure la plus charmante, et la plus jolie du monde. « Combien l’esclave et son enfant, dit Rabia en s’adressant au courtier ? » « Cinquante sequins, répondit le courtier. » « Les voici, reprit Rabia ; remettez les au propriétaire de l’esclave, et dressez sur-le-champ l’acte de vente. » L’acte étant achevé, Rabia paya au courtier son droit de commission, et emmena avec lui l’esclave et son enfant.

L’épouse de Rabia le voyant entrer à la maison ainsi accompagné, lui demanda quelle étoit cette femme ? « C’est une esclave, répondit Rabia, dont je viens de faire l’acquisition. Sa petite fille m’a paru charmante, et je crois qu’elle deviendra un jour la plus belle personne de l’Arabie et