fait couler ses pleurs et excité ses ris ? »
Giafar, plongé dans ces réflexions, alloit entrer chez lui lorsque son père Iahia le Barmecide, déjà informé de ce qui venoit de se passer, s’avance à sa rencontre, et lui dit :
« Mon fils, tu as eu le malheur de déplaire au calife ; mais il ne faut pas désespérer de recouvrer ses bonnes grâces, et de satisfaire à ce qu’il exige de toi. Cet événement a quelque chose d’extraordinaire et de merveilleux, qui permet d’augurer ce qu’on n’oseroit attendre dans une circonstance ordinaire ; mais le temps peut seul nous dévoiler ce mystère, et mettre fin à ta disgrâce. Aujourd’hui le destin veut que tu t’éloignes du calife ; pars sans différer, et prends le chemin de Damas. »
« Mon père, répondit Giafar, j’ai la plus grande confiance dans vos lumières et dans votre expérience. Je suis prêt à suivre votre conseil, et vais seulement dire adieu à ma femme. »