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LES MILLE ET UNE NUITS,

guit dans cet état pendant trois mois, Rabia fit inutilement venir auprès de son fils les plus habiles médecins ; ils s’accordèrent tous à dire que la présence seule de la jeune esclave étoit capable de le sauver.

Un jour que Rabia, de plus en plus inquiet sur l’état de son fils, désespéroit presque de sa vie, il entendit parler d’un fameux médecin persan, très-habile en astrologie, qui venoit d’arriver à Koufa : il pria sa femme de le faire venir. « Peut-être, lui dit-il, ce médecin trouvera quelques moyens pour sauver notre enfant. » On fut aussitôt chercher le médecin : lorsqu’il fut entré, Rabia le fit asseoir auprès du lit de son fils, et le pria d’examiner la maladie.

Le médecin persan prit la main du jeune homme, tâta ses membres les uns après les autres ; et ayant fixé attentivement les traits de son visage, il se mit à sourire, et dit au père : « La maladie de votre fils a son siège dans le cœur. » « Vous avez raison, dit Rabia surpris. » Et aussitôt il raconta