Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IX.djvu/152

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
144
LES MILLE ET UNE NUITS,

Tout le peuple de Damas se porta vers la boutique du médecin persan, pour en admirer la richesse et l’élégance, et sur-tout pour voir Naama, qui charmoit tout le monde par la beauté et la régularité de ses traits. Le Persan n’adressoit la parole au jeune homme qu’en turc, et celui-ci ne lui répondoit qu’en cette langue. On ne parla bientôt dans toute la ville que du médecin persan. De tous côtés on venoit le consulter sur toutes les espèces de maladies, et il possédoit des remèdes pour toutes. À la seule inspection de l’urine du malade, il connoissoit le genre de mal dont il étoit attaqué, donnoit les remèdes qui devoient le guérir, et prescrivoit le régime qu’il devoit suivre. Il devint en peu de temps l’oracle de tout le monde ; sa réputation se répandit dans toute la ville, et pénétra jusque dans les palais des grands.

Un jour qu’il étoit occupé à préparer ses drogues, une vieille dame, montée sur une mule dont la selle étoit brodée en argent, s’arrêta de-