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CONTES ARABES.

vant sa boutique, et lui fit signe de venir lui donner la main pour l’aider à descendre. Le médecin s’avança poliment vers elle, lui donna la main, et la fit entrer dans sa boutique.

« Vous êtes sans doute, Monsieur, lui dit-elle, le médecin persan arrivé dernièrement d’Arabie en cette ville ? » Sur sa réponse affirmative, elle lui dit qu’elle avoit une fille attaquée d’une maladie dangereuse, et en même temps lui présenta le flacon où étoit renfermée l’urine de la jeune personne. Lorsqu’il l’eut considérée avec attention, il demanda à la vieille quel étoit le nom de sa fille ? « Car, dit-il, il faut que je tire son horoscope, afin de connoître le moment favorable pour lui faire prendre le breuvage qui doit lui rendre la santé. » « Elle s’appelle Naam, dit la vieille. »

À ce nom, le médecin se mit à réfléchir et à compter sur ses doigts ; et, regardant fixement la vieille : « Madame, lui dit-il, je ne puis