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LES MILLE ET UNE NUITS,

qu’il contenoit, et but par-dessus un grand verre de vin de Chypre. Après ce souper, le marchand et sa femme se mirent au lit.

Au bout de quelques mois, la femme du marchand s’aperçut qu’elle étoit enceinte. Le moment de ses couches étant arrivé, on appela une sage-femme, qui la délivra heureusement d’un beau garçon. La sage-femme, en bonne Musulmane, n’oublia pas, en détachant l’enfant, de prononcer le nom d’Ali et de Mahomet ; elle lui cria ensuite de toutes ses forces dans les oreilles : « Allah acbar ![1]» et le donna à sa mère, qui lui présenta le sein. L’enfant le prit très-bien, teta long-temps, et s’endormit.

Au bout de trois jours, la femme du marchand fut en état de se lever.

  1. Dieu est très-grand. L’avantage de ces contes étant de faire connoître les usages des Orientaux, j’ai cru devoir conserver les détails qui se trouvent ici, qu’on chercheroit vainement dans des ouvrages plus sérieux.