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CONTES ARABES.

Le marchand entra dans l’appartement, félicita son épouse sur sa convalescence, et voulut voir l’enfant. Quand on le lui présenta, il fut surpris de sa beauté et de sa force ; car, quoiqu’il n’eût que deux jours, on auroit dit en le voyant que c’étoit un enfant d’un an.

« Quel nom lui avez-vous donné, dit le marchand à sa femme ? » « Si c’eût été une fille, répondit-elle, je lui en aurois déjà donné un ; mais puisque c’est un garçon, c’est à vous à le nommer. »

C’étoit alors la coutume de donner aux enfans les noms qu’on entendoit prononcer par hasard. Le marchand ayant entendu dans ce moment quelqu’un crier dans la rue : « Monsieur Alaeddin ! » il dit qu’il vouloit appeler son fils Alaeddin. Il lui donna ensuite le surnom d’Aboulschamat, à cause d’un signe que l’enfant avoit sur chaque joue. Le petit Alaeddin ne connut pendant deux ans et demi d’autre nourriture que le lait. Il marcha de bonne