Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IX.djvu/189

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
181
CONTES ARABES.

du souterrain, Alaeddin, profitant de cette occasion, monta les degrés, et entra par hasard dans l’appartement de sa mère, où il y avoit ce jour-là un grand cercle de dames de la première distinction.

À l’apparition de ce jeune homme, qui s’avançoit comme un esclave ivre, ces dames baissèrent promptement leurs voiles, et dirent à sa mère : « Comment, Madame, pouvez-vous laisser entrer ici cet insolent, au mépris de la pudeur et des lois sacrées du prophète ? »

« Mesdames, leur répondit-elle, ce jeune homme est mon fils ; c’est le fils de mon mari Schemseddin, syndic des marchands de cette ville. » « Mais, Madame, répliquèrent-elles, jamais nous ne vous avons connu d’enfans ! »

« Mon mari, répondit l’épouse du marchand, craignant pour son fils les regards funestes de l’envie, l’a fait élever, jusqu’à présent, dans un souterrain, d’où il vient de s’échapper je ne sais comment ; car notre