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LES MILLE ET UNE NUITS,

intention étoit de l’y tenir renfermé, jusqu’à ce qu’il eût atteint l’âge viril. » Les dames satisfaites de cette réponse, la félicitèrent de tout leur cœur d’avoir un si bel enfant.

Le jeune homme étant sorti de l’appartement de sa mère, entra dans la cour intérieure de la maison, et ayant aperçu plusieurs esclaves qui menoient une mule à l’écurie, il leur demanda quelle étoit cette mule ? Un de ces esclaves lui dit que c’étoit la mule de son père, sur laquelle ils l’avoient conduit à son magasin, et qu’ils ramenoient à l’écurie.

Alaeddin demanda avec vivacité quel étoit l’état de son père ? Et le même esclave lui ayant appris qu’il étoit le syndic des marchands du Caire, il courut chez sa mère, et lui fit la même question.

« Mon fils, lui répondit-elle, votre père est le syndic des marchands du Caire, et le prince des arabes de ce pays. À la tête de son magasin est un esclave qui ne le consulte que sur le prix des marchandises qui