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LES MILLE ET UNE NUITS,

l’explication d’une pareille conduite. Celui-ci balbutia quelques mots, et voulut une seconde fois l’embrasser. Alaeddin, rempli d’indignation, tira son cimeterre, et adressa les reproches les plus sanglans au vieillard : « Scélérat, lui dit-il, j’avois tant de confiance en toi que les marchandises que j’aurois vendues à un autre au poids de l’or, je te les aurois données presque pour rien ; mais dorénavant je ne veux plus avoir aucun commerce avec toi. »

En finissant ces mots, Alaeddin s’éloigna de la tente de Mahmoud, et revint vers Kemaleddin, à qui il raconta ce qui venoit de se passer. Il lui dit ensuite qu’il ne vouloit plus voyager de compagnie avec cet odieux vieillard.

« Mon fils, lui dit Kemaleddin, je vous avois bien dit de ne point vous rendre à son invitation ; mais la résolution que vous prenez de vous séparer de lui si brusquement n’est pas sage ; car, si vous le quittez, notre caravane deviendra trop peu