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CONTES ARABES.

nombreuse pour pouvoir nous rendre sans danger jusqu’à Bagdad. »

« N’importe, répartit Alaeddin, je ne veux jamais le revoir. » Et aussitôt il fit charger les bagages, et voulut qu’on se remit en route.

Lorsque la petite caravane fut descendue dans la vallée de Benou Kelab, Alaeddin donna l’ordre d’y dresser les tentes. En vain Kemaleddin lui représenta le danger qu’il y avoit à s’arrêter dans cet endroit, et l’assura qu’ils avoient encore assez de temps devant eux, s’ils faisoient diligence, pour arriver à Bagdad avant qu’on en fermât les portes ; car, ajouta-t-il, on les ferme tous les soirs au coucher du soleil, et on ne les ouvre qu’au grand jour, parce que les habitans craignent sans cesse que les Persans ne viennent surprendre la ville, et ne jettent dans le Tigre tous les livres qui traitent des sciences.

Alaeddin s’obstina à rester, et répondit qu’il n’étoit point venu dans ces contrées simplement pour com-