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LES MILLE ET UNE NUITS,

mercer, mais pour s’y amuser et voir du pays. Comme son guide lui peignoit vivement tout ce qu’il avoit à craindre de la part des Arabes Bédouins, il lui répondit avec fierté : « Lequel est le maître, de vous ou de moi ? Je ne veux entrer dans Bagdad qu’en plein jour, afin de me faire connoître des habitans, et d’étaler à leurs yeux mes marchandises et mes richesses. » Kemaleddin ne crut pas devoir insister davantage, et dit à Alaeddin : « Conduisez-vous maintenant comme vous voudrez ; je vous ai fait les représentations qu’il étoit de mon devoir de vous faire : je crains que vous ne reconnoissiez trop tard la sagesse de mes conseils. »

Alaeddin ordonna de décharger les mules, et de dresser les tentes. Vers le milieu de la nuit, il fut obligé de se lever, et aperçut quelque chose qui brilloit dans le lointain. Il vint aussitôt en informer son guide, et lui demanda ce que ce pouvoit être ? Kemaleddin se leva ; et en exa-