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CONTES ARABES.

long-temps du divan ? » « Sire, répondit Alaeddin, je suis inconsolable de la perte de mon épouse Zobéïde. »

« Il ne faut pas vous abandonner ainsi à la douleur, reprit le calife, et vous devez vous soumettre aux décrets de la Providence. Les larmes que vous versez sont inutiles, et ne pourront pas rendre la vie à votre épouse. » « Je ne cesserai de la pleurer, dit Alaeddin, en poussant un profond soupir, que quand la mort nous aura réunis pour jamais. »

Le calife, en le quittant, lui recommanda expressément de se rendre au divan comme à l’ordinaire, et de ne pas le priver plus long-temps de sa présence.

Touché de la bonté du prince, Alaeddin monta le lendemain à cheval, et se rendit au divan. En entrant dans la salle, il se prosterna la face contre terre. Le calife en l’apercevant, descendit de son trône, et s’avança pour le faire relever. Il le reçut de la manière la plus distin-