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LES MILLE ET UNE NUITS,

cessa tout-à-fait d’aller au divan. Le calife, étonné de son absence, demanda au visir Giafar la raison pour laquelle Alaeddin ne venoit plus au palais ?

« Souverain Commandeur des croyans, répondit le visir, c’est le chagrin de la perte de son épouse qui l’en empêche : il est occupé jour et nuit à la pleurer. » « Il faut aller le voir, dit le calife. »

Le calife et Giafar s’étant aussitôt déguisés tous deux, se rendirent à la demeure d’Alaeddin. Ils le trouvèrent assis, la tête appuyée sur ses deux mains, et enfoncé dans ses tristes pensées. Alaeddin se leva pour les recevoir ; et ayant reconnu le calife, il se jeta à ses pieds. Ce prince le fit relever avec bonté, et lui dit affectueusement qu’il pensoit sans cesse à lui. « Que Dieu prolonge les jours de votre Majesté, s’écria Alaeddin les yeux baignés de larmes ! »

« Pourquoi, dit le calife à Alaeddin, avez-vous cessé de venir nous voir, et vous êtes-vous absenté si