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CONTES ARABES.

Le médecin eut bientôt écrit son ordonnance. Il la mit sous le chevet de Giafar. Attaf, après avoir donné ses ordres, rencontra, en revenant, le médecin, et lui demanda s’il avoit écrit son ordonnance ? « Oui, dit-il, et je l’ai mise sous le chevet. » Attaf le remercia et lui donna une pièce d’or.

Attaf, en rentrant dans la chambre de Giafar, n’eut rien de plus pressé que de prendre le papier qui étoit sous le chevet. Il y lut ces mots :

« Votre hôte, seigneur Attaf, est amoureux : sachez quel est l’objet dont il est épris, et tâchez de le lui faire obtenir ; mais hâtez-vous, car dans quelques jours il ne seroit plus temps, et tous les remèdes seroient inutiles. »

« Comment, dit aussitôt Attaf, en s’adressant à Giafar, nous vivons ensemble, et vous me cachez ce qui se passe dans votre cœur ! Ce médecin est le plus habile de Damas, et ne peut s’être trompé sur votre état. Lisez ce billet. » Giafar lut le billet, et dit à Attaf :