Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IX.djvu/273

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
265
CONTES ARABES.

près du calife n’étoit jamais vaine, le fit supplier de vouloir bien s’intéresser pour lui.

Lorsque le visir en parla au calife, ce prince lui dit : « Puis-je rendre à la société un pareil fléau, et laisser un libre cours à tant de brigandages ? » « Sire, dit le visir, condamnez-le à une prison perpétuelle. L’inventeur des prisons fut un homme sage : ce sont des tombeaux où sont ensevelis tout vivans ceux que le bien public prescrit de retrancher de la société. »

Le calife se rendit au sentiment de son visir. Il commua la peine de mort portée contre Ahmed Comacom en une prison perpétuelle, et fit écrire sur sa chaîne : condamné aux fers jusqu’à la mort.

On avoit donc renfermé Ahmed Comacom pour le reste de ses jours ; et sa mère, en même temps qu’elle avoit, par suite de la pitié qu’elle inspiroit, un libre accès dans la maison de l’émir Khaled, wali de Bagdad, prenoit soin de porter à manger à